Immunothérapie et thérapies cellulaires et géniques
Un ensemble d’approches thérapeutiques visant à exploiter ou améliorer les propriétés du système immunitaire d’un patient.
Le terme immunothérapie désigne un ensemble d’approches thérapeutiques visant à exploiter ou améliorer les propriétés du système immunitaire d’un patient pour lutter contre sa maladie. Dans le cas du cancer, le traitement ne s’attaque pas directement à la tumeur et aux cellules tumorales, mais stimule les cellules immunitaires impliquées dans leur reconnaissance et leur destruction.
THéRAPIES CELLULAIRES – GREFFES
La greffe de cellules hématopoïétiques allogéniques constitue l’une des premières formes utilisées d’immunothérapie : une fois la greffe réalisée, le système immunitaire du donneur installé dans l’organisme du receveur entre en action et éradique la maladie du patient.
L’Institut Paoli-Calmettes a historiquement priorisé le développement des greffes de cellules hématopoïétiques dans le traitement des cancers hématologiques. Elles sont utilisées comme un traitement de consolidation dans la prise en charge de certaines leucémies aigües, lymphomes et myélomes, préalablement traités par diverses formes de chimiothérapies.
Il existe deux sortes de greffes :
- les autogreffes, à partir d’un prélèvement sur le patient lui-même,
- et les allogreffes, avec un donneur, apparenté ou non.
L’IPC réalise un programme de greffes de cellules hématopoïétiques important, et évolutif, et dont un des objectifs est de donner un accès large à l’innovation.
Un accompagnement global
Outre la prudence requise, geste médical lourd, la greffe réclame une approche globale. A l’Institut Paoli-Calmettes, c’est une équipe pluridisciplinaire qui accompagne les malades et leurs proches dans ce processus : psychologues, diététiciennes, assistantes sociales travaillent avec les équipes médicales, les patients et leurs familles.
Enfin, chaque année, l’IPC organise des journées « patients greffés », qui sont l’occasion pour les patients, la famille et les équipes de soins l’occasion de partager leurs expériences, dans une démarche intégrative relevant de la « démocratie sanitaire ».
De nouvelles thérapies, dont les car-T CELLS.
La greffe est une pratique médicale et non un médicament. Aujourd’hui, de nouvelles thérapies cellulaires et géniques fabriquées industriellement à partir de cellules hématopoïétiques (du sang, de la moelle osseuse, prochainement du sang de cordon) sont autorisées et commercialisées en nombre croissant, et viennent compléter les greffes de cellules hématopoïétiques dans l’arsenal des options offertes à des patients atteints d’hémopathies malignes graves.
Parmi ces médicaments, les plus connus aujourd’hui sont les CAR-T Cells.
L’immunothérapie non spécifique
Les médicaments d’immunothérapie non spécifique stimulent l’activité globale du système immunitaire, sans cibler spécifiquement la tumeur.
- Mélanomes, cancers du poumon, cancer du rein : aujourd’hui, ils sont traités en pratique courante par cette nouvelle approche.
- Cancer du poumon métastatiques : seule ou en complément d’une chimiothérapie, l’immunothérapie augmente sensiblement l’espérance de vie des patients
- Cancers digestifs : ces traitements d’immunothérapie sont pour l’instant restreints aux patients présentant une mutation particulière dans les gènes de réparation de l’ADN (mutation des gènes MMR, communément appelée instabilité micro-satellitaire).
La présence de ces mutations est recherchée par un test sur la tumeur en pratique courante à l’Institut Paoli-Calmettes. - Cancer primitif du foie : plusieurs essais tendent à démontrer le bénéfice de traitements d’immunothérapie délivrés en perfusion toutes les deux ou trois semaines pour « booster » l’immunité du patient (activation des lymphocytes). Même des patients non opérables ou métastatiques ont des taux de réponses importants, voire des réponses complètes (disparition des métastases). L’IPC est centre investigateur sur ces nouvelles thérapeutiques avec l’évaluation d’une association d’immunothérapies (double immunothérapie), pour les patients atteints de cancer du foie avancé.
- Cancers de l’œsophage et les cancers localisés de l’estomac : un essai est en cours dont l’IPC est investigateur. Il s’agit d’associer une chimiothérapie à de l’immunothérapie, avant et après une chirurgie, pour prévenir l’apparition de métastases.
- Cancers du sein : de nombreuses molécules, en cours de développement sur des cancers du sein métastatiques ou localement avancés réfractaires aux médicaments classiques, visent à stimuler le système immunitaire : en bloquant les « freins », en favorisant une « accélération », ou en associant les deux techniques. Une approche en développement pour les cancers du sein consiste à injecter des anticorps monoclonaux venant inhiber les freins (molécules CTLA4, PD1, PDL1) et renforcer la réponse immunitaire. Enfin, l’IPC est le promoteur de l’essai PELICAN, la première étude mondiale spécifiquement dédiée à tester l’immunothérapie dans les cancers du sein inflammatoires. Cette étude de phase 2 évalue l’efficacité d’une association chimiothérapie conventionnelle/anticorps monoclonal humanisé dirigé contre la protéine PD-1 pour augmenter la réponse immunitaire et améliorer les résultats de la chimiothérapie.
L’essai PELICAN, la première étude mondiale spécifiquement dédiée à tester l’immunothérapie dans les cancers du sein inflammatoires. Cette étude de phase 2 évalue l’efficacité d’une association chimiothérapie conventionnelle/anticorps monoclonal humanisé dirigé contre la protéine PD-1 pour augmenter la réponse immunitaire et améliorer les résultats de la chimiothérapie.
Immunothérapies cellulaires / CAR-T cells
Comment cela fonctionne ?
Les CAR-T cells résultent de la modification génétique des propres lymphocytes T (donc autologues) d’un patient afin que ceux-ci soient en mesure de reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Il s’agit donc de médicaments de thérapie génique.
Deux CAR-T cells autologues bénéficient aujourd’hui d’une autorisation de commercialisation en France. Ils permettent de traiter, des patients atteints :
- d’un lymphome malin non Hodgkinien B, en rechute ou ne répondant pas à des chimiothérapies conventionnelles,
- ou d’une leucémie aigue lymphoblastique B, également en rechute ou ne répondant pas aux chimiothérapies conventionnelles.
Convaincues des bénéfices importants de cette nouvelle classe de médicaments pour les patients, les équipes médicales et scientifiques de l’Institut Paoli-Calmettes se sont préparées très tôt à l’arrivée des CAR-T cells et autres immunothérapies cellulaires personnalisées. L’Institut Paoli-Calmettes a tiré parti des infrastructures dont il dispose (services cliniques, unité de cytaphérèse, unité de thérapie cellulaire…) et de son expertise en matière de greffes.
L'IPC est aujourd’hui le seul établissement hospitalier en région PACA qui offre l’accès aux CAR-T Cells.
L’Institut Paoli-Calmettes est aujourd’hui le seul établissement hospitalier en région PACA qui offre l’accès à ces nouveaux médicaments, commercialisés ou dans le cadre d’essais cliniques, pour des patients adultes. Cette activité fait l’objet d’une supervision spécifique de la part des autorités sanitaires françaises à l’échelle régionale et nationale.
A savoir : Les autres hémopathies malignes ou les tumeurs solides ne peuvent pas être traitées aujourd’hui par des CAR-T Cells, sauf dans le cadre d’essais cliniques.
N’hésitez pas à interroger votre oncologue ou votre hématologue sur l’intérêt que pourraient représenter ces nouveaux traitements dans votre cas. Il évaluera avec vous l’utilité et la faisabilité d’un tel traitement.