A l’occasion de l’édition spéciale « Le Point – Palmarès des hôpitaux et cliniques 2020 », – où l’IPC se classe 10ème sur 413 hôpitaux dans la catégorie Cancers gynécologiques -, nous revenons sur les réussites médicales de cette année 2020 si particulière, ainsi que sur les projets à venir !
A travers les interviews du Pr Lambaudie, du Dr Provansal, du Dr Sabatier et du Dr Gonzague, découvrez comment leurs efforts communs permettent d’offrir une prise en charge multidisciplinaire des cancers gynécologiques.
Dr GONZAGUE
Radiothérapeute
Une nouvelle application du MRIdian*, équipement avec IRM embarquée.
Dans une approche dite de radiothérapie adaptative, le MRIdian a pour la première fois cette année – au sein de l’Institut -, été employé dans le cadre de la prise en charge des cancers gynécologiques du col utérin. « C’est une application innovante du MRIdian que nous mettons en place à l’IPC, et qui est à explorer. Son utilisation permet un ciblage plus précis lors de chaque séance d’irradiation avec épargne des tissus sain. Ainsi, cela permet de bénéficier d’un meilleur contrôle tout en améliorant la tolérance de notre traitement ».
Il est important de préciser que cette utilisation est adaptée au cas par cas, dans le cadre d’un suivi personnalisé et adapté.
Curiethérapie : une expertise en région PACA pour les cancers gynécologiques
Les plateaux techniques de l’Institut Paoli-Calmettes permettent un traitement par curiethérapie pour la prise en charge des cancers du col et du corps utérin, ainsi que du vagin. Cette technique permet, par exemple, de réduire la taille de la tumeur avant l’ablation de l’organe par chirurgie ou de compléter la destruction de la tumeur lors du traitement par radio-chimiothérapie concomitante. « Face aux cancers du col de l’utérus, l’IPC est l’un des rares centres en PACA à pouvoir proposer les deux approches thérapeutiques que sont la radiothérapie et la curiethérapie au cœur d’un même lieu » – Dr Gonzague
Par ailleurs, l’IPC a développé pour les cancers localement avancés du col de l’utérus, les modalités de curiethérapie interstitielle guidée par IRM. Cela implique une escalade de dose pour optimiser le contrôle de la maladie conformément aux dernières recommandations européennes des Sociétés Savantes (ESGO, 2020).
L’importance de la pluridisciplinarité « Tout cela est permis grâce à un fort travail de collaboration avec le pôle imagerie de la femme du Dr Jalaguier, », pour une évaluation précise de la réponse après radio-chimiothérapie et avant curiethérapie. |
Des progrès dans la prise en charge de la douleur des patientes.
La technique de la curiethérapie implique la pose d’un dispositif médical appelé applicateur. Son retrait peut parfois être un moment difficile pour les patientes. “C’est pourquoi nous avons travaillé à une nouvelle procédure du retrait du dispositif gynécologique en collaboration avec les anesthésistes et le CLUD, permettant une sédation personnalisée et graduelle délivrée antérieurement ou pendant la durée du geste.“.
Notre ambition :
“Persévérer dans notre travail collaboratif pour une prise en charge optimale et proposer un nouveau parcours sur IPC Connect, l’application de suivi patients de l’IPC.“
Renaud Sabatier Oncologue médical
Une continuité de la prise en charge malgré le COVID-19
L’Institut a réalisé autant de prises en charge des cancers gynécologiques que l’année dernière, en dépit de l’épidémie.
« Bien qu’il y ait eu un ralentissement des programmations des actes chirurgicaux en mars-avril, nous avons adapté le parcours patient, sans altération du suivi médical et sans risque pour la patiente. En effet, pour les cancers des ovaires, il existe des modalités thérapeutiques alternatives à la chirurgie initiale. Nous avons la possibilité de débuter la prise en charge par la chimiothérapie puis d’opérer dans un second temps. Cela a permis à nos patientes de ne pas perdre de chance durant ces mois difficiles. »
Des essais cliniques diversifiés
« Les essais cliniques pour les cancers gynécologiques sont en augmentation à l’IPC, nous sommes presque en situation de pouvoir proposer à toutes les patientes atteintes de cancers graves, un essai thérapeutique potentiel. Mise à part un ralentissement de quelques semaines au printemps 2020, l’activité de recherche clinique s’est poursuivie depuis la début de la pandémie, ce qui nous a permis de proposer des traitements innovants à nos patientes. »
Nos ambitions pour la prise en charge des cancers gynécologiqes
« Dans le futur, outre la pérennisation de nos activités cliniques, qu’elles soient exclusivement dédiées au soin ou dans le cadre de projets de recherche, nous souhaiterions améliorer la recherche translationnelle en lien avec le CRCM. L’objectif est d’optimiser ce que nous pourrons proposer dans le futur à nos patientes en terme de recherche clinique et de nouvelles stratégies ou traitements développées à l’initiative de l’IPC. » Accueillir des étudiants chercheurs est une piste envisagée, et de nouvelles publications en onco-gynécologie sont à venir !
Pr Eric Lambaudie Chirurgien
A l’IPC, une démarche qualité constante pour les cancers gynécologiques
« Bien sûr, nous nous réjouissons d’être 10ème du Palmarès Le Point, ce qui témoigne de notre effort collectif pour offrir une prise en charge innovante des cancers gynécologiques. Il est néanmoins primordial de rappeler que c’est la qualité du geste et de la prise en charge globale qui compte en chirurgie oncologique, bien plus difficilement quantifiable… » – Pr Lambaudie.
L’Institut Paoli-Calmettes est d’ailleurs accrédité par l’European Society of Gynaecological Oncology (ESGO), pour la prise en charge des stades avancés du cancer de l’ovaire. Cette accréditation répond à des critères de qualité très strictes qui garantissent une prise en charge thérapeutique optimisée et personnalisée. Quatrième cause de décès chez la femme, le cancer de l’ovaire est une maladie rare mais agressive. La qualité de la prise en charge s’avère donc fondamentale, avec un impact direct sur le pronostic.
Dr Provansal
Oncologue médical
Un écosystème pensé pour faciliter le parcours patient
« Par ailleurs, qui dit cas complexes, dit parcours complexes, où la chirurgie ambulatoire n’est par exemple pas indiquée. Nous préférons privilégier une approche globale d’accompagnement. De la pré-habilitation, en passant par la RAAC et les soins de supports, l’Institut est ambassadeur d’une approche multidisciplinaire qui nécessite une forte collaboration entre spécialistes. Bien que la technique du geste soit primordiale, l’écosystème autour de la patiente l’est tout autant”. – Dr Provansal. Cette approche permet un cercle vertueux : plus la patiente a une prise en charge globale de qualité, plus son traitement sera efficace.
Focus RAAC : La RAAC, nouvelle approche de prise en charge globale du patient – avant, pendant et après la chirurgie – favorise le rétablissement précoce. L’objectif est de réduire les complications après la chirurgie ayant pour conséquence une potentielle réduction de la durée du séjour, et une autonomie du patient plus rapidement retrouvé. Les patients bénéficient d’un parcours de soins standardisé et coordonné. Informer le patient, le former à la démarche, réduire les conséquences du stress chirurgical, contrôler la douleur, favoriser et stimuler l’autonomie du patient, anticiper l’organisation des soins et la sortie du patient (sécurisé), tels sont les points-clés de ce dispositif. |
Nos ambitions :
Faire de la pré-habilitation une routine, pour diminuer le stress et favoriser la convalescence
La pré-habilitation en chirurgie s’intègre dans le contexte de RAAC et repose sur 3 piliers : la prise en charge nutritionnelle, l’accompagnement physique et le suivi psychologique et social. « L’IPC propose d’ores et déjà ces accompagnements, mais nous aimerions consolider un parcours formalisé autour de ces 3 piliers de soutien ». – Pr Lambaudie
Cancers gynécologiques : être identifié comme un acteur clé dès le stade précoce de la maladie
« Certaines patient(e)s imaginent que l’Institut Paoli-Calmettes est seulement dédié aux cas graves, or, nous intervenons dès les stades précoces de la maladie, où la qualité du suivi compte encore plus pour éviter un sur ou sous traitement. Notre mission, en tant que Centre de Lutte Contre le Cancer, est de prendre en charge et d’accueillir les patientes à tous les stades de la maladie. » – Dr Provansal
Les autres pathologies classées
PLACE DE L’IPC DANS LE CLASSEMENT DES HÔPITAUX Palmarès des hôpitaux et cliniques 2020
SPÉCIALITÉ | CLASSEMENT |
Leucémie de l’adulte | 1er sur 621 hôpitaux |
Chirurgie du rectum | 3ème sur 371 hôpitaux |
Cancer du sein | 5ème sur 357 hôpitaux |
Cancer du côlon / de l’intestin | 5ème sur 393 hôpitaux |
Lymphome – myélome | 7ème sur 768 hôpitaux |
Cancers gynécologiques | 10ème sur 413 hôpitaux |
Cancer de la prostate | 10ème sur 177 hôpitaux |
Chirurgie des sarcomes des tissus mous | 10ème sur 249 hôpitaux |
Cancer de l’estomac / de l’œsophage | 16ème sur 315 hôpitaux |
Cancer du foie ou du pancréas | 16ème sur 217 hôpitaux |
Cancer de la vessie | 31ème sur 302 hôpitaux |
Le MRIdian a été inauguré à l’IPC en 2019.*