Marseille, le 07 septembre 2022
L’équipe de chirurgiens digestifs de l’Institut Paoli-Calmettes participe à une étude multicentrique innovante dont l’IPC est l’un des investigateurs. Cette étude propose une nouvelle stratégie dans la prise en charge des patients présentant une chirurgie du pancréas à haut risque, pour s’affranchir des complications sans avoir de diabète et permettre ainsi l’accès rapide à la chimiothérapie, avec une bonne qualité de vie.
Le traitement curatif des adénocarcinomes de la jonction bilio-pancréatique nécessite une duodénopancréatectomie céphalique (DPC, qui enlève une partie du pancréas et du duodénum) suivie d’une chimiothérapie. Cependant la DPC est une chirurgie majeure, qui est souvent associée à des complications qui peuvent perturber, retarder ou interdire la suite du traitement (chimiothérapie), voire donner lieu à des conséquences plus graves.
L’alternative à la DPC est la suppression totale du pancréas, éliminant ainsi le risque de fistule pancréatique avec l’espoir d’accéder à la chimiothérapie adjuvante sans encombre. Mais cela se fait au prix d’un diabète obligatoire pouvant engendrer de sérieuses complications sur le long terme.
La pancréatectomie totale avec auto-transplantation d’îlots pancréatiques permet d’éviter les complications pancréatiques sans le risque d’un diabète. Cette procédure consiste à transplanter les cellules pancréatiques en charge de la régulation du sucre (îlots de Langerhans) récupérés lors de la chirurgie. Cela se fait par perfusion sur un cathéter spécial, à 48 heures de l’intervention, sans nouvelle anesthésie générale. Ces îlots vont venir se greffer dans le foie, qui va jouer un rôle de chimère et ainsi réguler le taux de sucre dans le sang, comme le pancréas auparavant. L’objectif étant de ne pas devenir diabétique insulino-dépendant.
L’Institut Paoli-Calmettes est l’un des 7 centres en France à proposer cette prise en charge innovante qui permet d’accéder à la greffe d’îlots pancréatiques, dans l’espoir d’obtenir un triple bénéfice : moins de risques, absence de diabète et un accès à la chimiothérapie plus rapide.